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 Elections en Biélorussie

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Anikeï Volk
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Anikeï Volk


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MessageSujet: Elections en Biélorussie   Elections en Biélorussie EmptyLun 20 Mar à 12:58

Un article de Libération daté d'aujourd'hui :

Réélection à la soviétique pour le dictateur biélorusse

par Lorraine MILLOT

Minsk envoyée spéciale



«Ganba ! Ganba !» (honte). Sur la place Octobre au centre de Minsk, à 20 heures hier, des milliers de gorges, pour la première fois depuis longtemps, ont osé crier leur honte en voyant le visage d'Alexandre Loukachenko s'afficher sur un écran géant, déclaré vainqueur de la présidentielle d'hier. Un sondage sortie des urnes lui donnait 81,1 % des voix contre 5,6 % à son principal opposant démocrate, Alexandre Milinkevitch. Près de 10 000 personnes s'étaient rassemblées pour contester les résultats du scrutin et, malgré les risques de répression brutale, leur nombre n'a fait que croître dans la soirée. «Nous briserons le cou aux manifestants comme à un canard», avait menacé vendredi Loukachenko. Les services secrets, encore baptisés KGB, avaient annoncé que toute manifestation serait assimilée à un «acte de terrorisme» et punie d'une peine allant jusqu'à la mort.

«Bien sûr, nous avons peur, avouait une mère de famille. Mais si nous n'étions pas venus, nous ne pourrions plus avoir de respect pour nous-mêmes.» «Nous n'en pouvons plus des mensonges à la télévision», explique Lidia, une grand-mère venue avec une amie montrer que «les vieux ne sont pas tous pour Loukachenko». «Vous croyez, vous, qu'il peut avoir remporté 84 % des voix comme on l'a dit cet après-midi à la télévision ? Ça vous paraît normal qu'on annonce les résultats en pleine journée ?» A mesure que la soirée avançait, les manifestants s'enhardissaient à sortir leurs «armes» : des drapeaux blanc-rouge-blanc, la bannière historique de la Biélorussie que Loukachenko a remplacée par le vieux drapeau soviétique, des drapeaux de l'Union européenne et des ballons bleus, couleur de l'opposition, qui rêve d'une révolution pacifique sur le modèle de celles qui ont triomphé en Géorgie et en Ukraine, en 2003 et 2004.

Hier, le scrutin s'est déroulé dans la meilleure tradition soviétique, concerts et agapes dans la plupart des 6 626 bureaux de vote du pays. Mais à Minsk, au bureau 19, malgré le buffet richement garni, la tension est palpable. Trois policiers veillent à ce qu'on n'interroge pas les votants. Dans la rue, un homme en civil jaillit après qu'on eut abordé un couple d'électeurs : «Qu'est-ce que vous comptez, là, sur votre bloc ? Montrez votre accréditation !» Quand on objecte qu'il n'a qu'à montrer la sienne d'abord, l'homme s'éloigne en menaçant : «Vous êtes en train de vous créer des problèmes !» Dans ce climat, beaucoup de ceux qui disent avoir voté contre Loukachenko n'osent pas descendre dans la rue. «Les gens ont peur, explique Mikhaïl, professeur. Les révolutions se font quand c'est possible, pas quand c'est le plus nécessaire.»

Vers minuit, les manifestants se dispersaient, après un appel à se retrouver ce soir au même endroit. Contrairement à leur habitude, les forces de l'ordre n'étaient pas intervenues.
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Anikeï Volk
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MessageSujet: Re: Elections en Biélorussie   Elections en Biélorussie EmptyLun 20 Mar à 13:05

Et dans la foulée, je ne résiste pas à l'envie de coller cet autre article :

Itinéraire d'un apparatchik, de la ferme collective au pouvoir absolu

Issu des Komsomols, Loukachenko est devenu président en jouant du populisme.

par Lorraine MILLOT

Minsk envoyée spéciale



Un «psychopathe» «paranoïaque», «brutal» et «vulgaire» : presque tous ceux qui ont travaillé au côté d'Alexandre Loukachenko avant de rejoindre l'opposition décrivent un personnage particulièrement odieux. Et ceux qui travaillent encore avec lui ont refusé de témoigner pour ce portrait. Le président biélorusse, qui s'est fait réélire hier pour un mandat de cinq ans au prix d'élections encore frauduleuses, vient de la campagne profonde de son pays et ne s'est hissé à son poste de dictateur qu'à force de populisme, d'intrigues et de crimes.
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Ambitieux. Alexandre Loukachenko est né le 30 août 1954 dans la région de Vitebsk (du nord-est de la Biélorussie), de père inconnu. Il a grandi dans le village de sa mère, employée de ferme, exposé aux quolibets pour l'absence de père, à une époque où, dans les campagnes biélorusses, «on mangeait tout juste à sa faim», rappelle son ancien collaborateur et biographe, Alexandre Fedouta. Pour se sortir de là, le jeune Sacha Loukachenko étudie l'histoire (c'est-à-dire, à l'époque, essentiellement l'histoire du Parti communiste soviétique) à l'institut pédagogique de Moguilev. «Il était très beau garçon, très bon élève et très actif», se souvient une ancienne camarade d'institut. Ambitieux, le jeune Sacha s'engage au Komsomol, les jeunesses communistes, première étape obligée pour qui voulait alors faire carrière.

Son premier rêve fut de «diriger une ferme collective», écrit Alexandre Fedouta, rêve comblé en 1987, déjà, à 33 ans, quand Loukachenko obtient le poste de directeur du sovkhoze (ferme d'Etat) de Gorodets. Dès cette époque, il se fait remarquer par sa brutalité : on l'accuse de frapper les mécaniciens de son sovkhoze. Anatoli Gouliaev, journaliste qui avait alors enquêté sur les faits, raconte que huit des douze mécaniciens interrogés lui avaient confessé que le directeur du sovkhoze les avait aussi frappés. «A l'époque, c'était pratique courante dans nos campagnes et souvent le seul moyen pour faire travailler des employés ivres dès le matin», précise le journaliste. De cette période datent aussi les premières rumeurs sur les conquêtes féminines de Loukachenko, qui a depuis longtemps abandonné son épouse dans son village pour séduire les jeunes beautés locales.

Sens du peuple. Du sovkhoze, Alexandre Loukachenko passe en 1990 au Parlement, le Soviet suprême de la république, où son énergie et ses discours enflammés contre la corruption le distinguent vite. «Il était le plus actif, le plus volontariste et il avait le sens du peuple. C'est ainsi que nous nous sommes mis d'accord pour nous rallier à son leadership», avoue aujourd'hui Leonid Sinitsyne, jeune député à l'époque, qui dirigea, en 1994, la première campagne présidentielle de Loukachenko, puis son cabinet. «Dans le chaos qui a suivi la décomposition de l'URSS, la population rêvait d'un pouvoir fort et Loukachenko disait ce qu'elle voulait entendre. Sa grande force est qu'il ne s'adresse jamais à la logique, mais aux sentiments du peuple», raconte cet ancien complice qui a démissionné en 1996, lorsqu'il a compris que le régime devenait criminel.

Dès 1995, dans une interview au quotidien allemand Handelsblatt, Loukachenko avait dévoilé le fond de sa pensée en faisant l'éloge d'Adolf Hitler. «Hitler a formé une Allemagne puissante grâce à un pouvoir présidentiel fort», avait alors expliqué le président biélorusse, expliquant que ce type de pouvoir «correspond à notre conception d'une république présidentielle et du rôle du Président».

Cette fascination pour Hitler ne l'empêche pas, d'ailleurs, d'admirer aussi Staline. Alexandre Loukachenko a longtemps caressé le rêve d'une réunion de son pays avec la Russie, qui lui permettrait un jour de s'installer au Kremlin. «Jusqu'à ce que Vladimir Poutine lui ait fait comprendre qu'il ne fallait tout de même pas aller trop loin», observe un diplomate occidental, remarquant aussi que, ces derniers temps, le grand sportif Loukachenko, connu pour passer une bonne partie de ses journées sur les patinoires de hockey, paraît très amoindri, d'une nervosité encore plus grande que de coutume et même malade.

«Depuis un an, il n'apparaît plus en public que grimé et les journalistes n'ont le droit de le filmer qu'à une certaine distance, note aussi la journaliste d'opposition Svetlana Kalinkina. On dirait qu'il cherche à cacher une maladie.»
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