Ce n'est évidemment pas qu'un slogan. Ca l'a été au moment de la colère, il s'agit maintenant, aussi, d'affirmer ce qu'il y a derrière.
Le mouvement est jeune, il est né dans la discussion, et il mourra si la discussion cesse pour se figer en un dogme. D'une certaine manière, il n'y a pas de Printemps au sens où il y a le redstarlinisme et le vodkaïste : il n'y a que des kramarades qui se rassemble et qui font le Printemps sans être fait par lui.
Les lignes suivantes sont nées au cours de conversations enfiévrées dans les caves zumides du Quartier du Savoir. Je me permets de les étoffer un peu et de les détailler : elles restent, et doivent rester, un sujet de débat.
*Austère et pas sympa et graffitique.
On a pu voir ce que donnait un gouvernement qui tentait de se donner des allures chaleureuses et sympathiques. Tôt ou tard il se heurte à une contradiction qu'il ne peut surmonter : le graffitisme est une voie droite, et par la même une voie ardue. Aucun kramarade ne peut prétendre avoir atteint l'apogée de la pensée graffitique. La réédukation doit être permanente. On ne peut pas être graffitique et tiède à la fois. Il faut être brûlant, ou glacé. Entendons-nous bien : la dénomination de Printemps peut faire penser à quelque chose de gentil et de doux. Mais il s'agit de faire renaître le graffitisme, la flamme graffitique. Pas de se faire élire Reine du Bal.
*Conservateur
Parce qu'être conservateur ne signifie pas être immobile : la flamme que nous ont transmis les Elus a besoin d'être conservée, entretenue pour qu'elle ne meurt pas sous la cendre ou étouffée sous l'excès d'apports
*Réinventer l'opposition
N'en déplaise à certains, la République est ontologiquement divisée, parce qu'elle est ontologiquement dialektique. La dialektique n'est pas un vain mot, mais un art de vivre : ce sont les oppositions qui permettent d'évoluer vers toujours davantage de graffitisme. Il faut donc à Kraland une opposition saine et forte, vigoureuse. L'adversaire n'est pas l'ennemi.
Les machines à accéder au pouvoir tournent à vide et semblent avoir elle-même oubliées le pourquoi de leur existence : les redz sont immobiles, les Kakistes sortis de la critique peinent à proposer quelque chose, les vodz et leurs cousins du CDRW manquent de souffle, et personne ne comprend le but de l'UCK, un renouveau idéologique est nécessaire.
L'idéologie est la force de Kraland : qui l'oublie perd Kraland. L'union ou le schisme molasson ne sont rien d'autre que la stase, la stase c'est l'ennui, l'ennui c'est la mort ; la seule vie est dans la dialektique. Le graffitisme n'est pas la gentillesse : laissons aux bisounours les joies ternes des calins, notre vie est dans la lutte. Si cela ne nous rend pas sympathiques, nous ne serons pas sympathiques. Polis, mais pas mignons. Solidaires, mais pas pleutres.