Salut kramarades.
Puisqu'ici on peut discuter tranquillement sans craindre de se faire abruptement renvoyer à la mine, j'en profite pour vous faire part de quelques réflexions.
Un des problèmes que connaît actuellement la Républike est la forte concentration de la population dans l'île de Kraland au détriment des autres provinces de l'empire. Parmi les conséquences néfastes qu'entraîne cette situation, on peut craindre que les provinces frontalières sous-peuplées seront difficiles à défendre en cas de guerre, et déplorer que l'occasion soit perdue de fonder de nouvelles villes qui pourraient tirer vers le haut l'économie et le prestige politique de la RK.
Le gouvernement a engagé depuis déjà quelque temps un plan volontariste d'aménagement du territoire connu sous le nom de Réorganisation Populaire Démokratique. L'une des mesures fortes de ce plan est la production en masse de kayaks et une politique des prix visant à en rendre l'acquisition accessible aux kramarades et la revente facile.
Ceci étant, je me pose quelques questions sur les aspects pratiques de la RPD et plus généralement de la politique d'urbanisation.
On conçoit aisément les difficultés liées au sous-peuplement d'une ville. Une main-d'oeuvre trop faible implique de faibles impôts sur les salaires, donc de faibles revenus pour la ville, ce qui entraîne des problèmes de trésorerie qui peuvent aboutir à un cercle vicieux : les pénalités fiscales creusent la dette, les caisses des centres de production publics restent vides, ce qui provoque un ralentissement des chantiers puis leur arrêt complet. Dans ces conditions, la ville perd de son attrait, puisque les besoins fondamentaux ne peuvent être assurés, et les kramarades sont tentés d'aller voir ailleurs. Du moins, c'est ainsi que j'imagine la chose, n'ayant aucune expérience concrète en ce domaine. Si je me trompe, ou si je suis inexact, je serai
heureux de vous voir rectifier mes propos.
Je voudrais aussi savoir si la surpopulation peut elle aussi provoquer un cercle vicieux. J'imagine qu'une trop grande population crée des difficultés d'approvisionnement des stocks de nourriture et de biens de consommation, ainsi que des caisses servant à payer les salaires, sans parler de la question du logement. Dans ce cas, on pourrait imaginer que ces inconvénients pousseraient les kramarades à quitter l'île, mais au vu du peu d'empressement que mettent certains d'entre eux à le faire, je me demande si c'est parce que le seuil où la situation devient insupportable n'a pas été atteint, ou parce que la politique des transports est difficile à mettre en oeuvre, ou à cause de la mauvaise volonté.
Enfin, je suis curieux de savoir quelle est la population minimale pour qu'une ville fonctionne. La priorité est bien sûr de faire en sorte que les villes existantes tournent efficacement, mais profiter de la RPD pour en fonder de nouvelles serait une victoire triomphale pour le social-graffitisme : les conséquences en seraient très bénéfiques sur le plan intérieur (hausse des indices économique et idéologique) et sur le plan extérieur (démonstration du dynamisme et de la supériorité de notre régime). Bien évidemment cela n'aurait de sens que si les nouvelles villes sont viables. C'est pour cela qu'il serait important de connaître le seuil de peuplement à partir duquel peut s'enclencher un cercle vertueux.
Ceci étant dit, je passe aux propositions concrètes pour accélérer et rationaliser la RPD. Je n'ai pas la prétention de critiquer l'action du gouvernement ni de détenir la vérité, ce ne sont que quelques idées dont je voudrais discuter avec vous en toute kramaraderie.
Premièrement, la récente affaire de Chenko Sebastian ouvre une piste dont je ne doute pas que vous l'avez déjà envisagée, puisqu'elle a déjà été mise en oeuvre par les Ministres de la Justice et de l'Intérieur. L'Etat a toujours agi pour le
bonheur des kramarades, au besoin malgré eux. Ainsi, le kramarade Chenko ne pouvait pas louer un kayak pour quitter l'île, et il a été relocalisé par les kramarades policiers. On pourrait envisager de systématiser cette méthode pour les kramarades les plus réticents : arrestation pour refus d'obéir aux consignes gouvernementales, incarcération puis transfert vers les provinces sous-peuplées. Une telle politique volontariste serait l'incarnation même du graffitisme. [HRP] Après tout le régime soviétique n'a pas hésité à déporter des centaines de milliers de personnes dans les années 30-40. Si l'Oncle Jo l'a fait... [/HRP]
Deuxièmement, la réorganisation de l'Armée Rouge initiée par le MG Iaen et une récente discussion au sujet de la recherche pourraient nous inciter à envisager la spécialisation de provinces sous-peuplées dans le domaine militaire ou scientifique, dans le but d'y attirer et d'y fixer des populations qualifiées. Les structures nécessaires pour accueillir ces kramarades soldats et chercheurs se grefferaient en plus de l'infrastructure économique de base.
Néanmoins j'ignore si c'est idée est satisafaisante dans la mesure où je ne connais pas les détails de la politique de recherche de la RK. Le kramarade Kéraunos ayant déclaré que ceux qui n'étaient pas des scientifiques à part entière gaspillaient l'argent du Ministère de la Recherche en travaillant dans les Universités, j'ai cru comprendre que les salaires versés aux scientifiques sont supérieurs à ceux des ouvriers et des paysans, mais j'ai pu me tromper. Le risque existerait donc que des kramarades en mal de réédukation migrent vers les villes scientifiques pour profiter de ces salaires plus élevés. Il faudrait ou bien aligner les salaires de tous les kramarades, avec le risque que cela démotive d'éventuels chercheurs sociaux-traîtres, ou bien réprimer sans faiblesse de tels errements de la part des kramarades prolétaires.
Il me semble que ces quelques propositions sont conformes à l'esprit du printemps tel que l'a défini le kramarade Noxine : pragmatisme et volontarisme politique. Néanmoins, je ne suis qu'un kramarade de base, largement ignorant des réalités complexes du fonctionnement de notre Républike, et il faudra donc les améliorer.
Kraternellement,
Karl
Sanchez